La nuit était fort avancée, quelque
part entre samedi et dimanche,
quand quatre sylphides et un jeune éphèbe s’avancèrent
au centre du cercle,
à l’orée du village. Cinq corps graciles qui, de suite
saisis par une musique tonique,
vivifiante, originale, s’élancèrent dans une sarabande
aussi enivrante que millimétrée.
Constamment en mouvement, comme suspendu entre terre et ciel, chacun,
chacune,
jouait sa partition, parfois en chœur, parfois isolément,
mais toujours pour donner une harmonie,
une unicité, un sens à une chorégraphie somptueuse.
Jeux de lumière manœuvrés par les danseurs eux-mêmes
au détour d’un entrechat
minaudant, balles blanches échangées élégamment
dans l’obscurité, massues envoyées
dans les airs par une nymphette et retombant par la grâce du ciel
étoilé dans les mains
d’une autre nymphette, anneaux tournoyant dans les feux des projecteurs
:
tout paraissait simple, évident, et surtout fantastiquement beau.
Il fallait voir ces jeunes artistes répéter consciencieusement
leurs enchaînements
pour comprendre combien de travail et sans doute d’abnégation
a nécessité ce formidable
jaillissement. Cette troupe professionnelle était venue de la Drôme
lors de la première édition.
Festibal, c’est son nom, a bien fait de revenir.
Le Courrier de l’Ouest/
septembre 01,
La Rue du Milieu, St Clément de la Place (49). |